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La fibromyalgie est le rhumatisme le plus complexe à diagnostiquer. L’errance médicale moyenne d’une personne présentant cette pathologie est d’environ 5 ans. Ce retard a des répercussions fortes sur les patients et leurs vies quotidiennes. Une enquête a enfin étudié la fibromyalgie chez les Français, la plupart des études étant nord-américaines. Quelques rappels fondamentaux et les résultats de cette enquête.

Fibromyalgie : des douleurs diffuses

La personne souffrante de fibromyalgie ressent des douleurs comme des brûlures, des décharges électriques ou des crampes qui sont localisées dans tout le corps et qui s’accompagnent d’une fatigue générale permanente ou d’autres sensations anormales, comme des fourmillements, des picotements et des sensations d’engourdissement dans tout le corps. Mais il y a aussi d’autres problèmes de santé, comme des troubles digestifs, des problèmes urinaires, des maux de tête ou des impatiences dans les jambes. Tout ceci a un retentissement important dans la vie quotidienne de la personne : en particulier sur le sommeil, la capacité à se concentrer et enfin une impression de fonctionner au ralenti. Ce petit résumé est tiré du questionnaire FIRST qui aide les patients ainsi que les médecins à mieux discerner cette pathologie.

Quelles recommandations ?

Au vu de ces douleurs diffuses et multiples, la fibromyalgie est donc une forme de rhumatisme complexe. C’est une maladie multisystémique, contre laquelle il n’existe aucun traitement médicamenteux spécifique.

Les dernières recommandations formulées par la Ligue européenne contre le rhumatisme (EULAR) ne préconisent pas de traitements médicamenteux spécifiques, en revanche, ils souhaitent que la priorité dans le cas de cette maladie soit donnée aux mesures non médicamenteuses : un travail de renforcement musculaire ; une thérapie cognitive comportementale afin que les malades apprennent à lutter contre les schémas de pensée et de perception morbides ; des traitements multidisciplinaires de la douleur. Les études les comparent avec la « relaxation », « l’information », les « méthodes thérapeutiques usuelles » ou l’absence de traitement (« attente »). Les traitements multidisciplinaires de la douleur entraînent une légère réduction de la douleur : l’hydrothérapie, l’acupuncture et des techniques de relaxation.

https://le-quotidien-du-patient.fr/special/2018/11/05/temoignage-douleur-fatalite/

Fibromyalgie : enfin une étude française

Une étude menée par l’équipe de la Pr Françoise Laroche, rhumatologue à l’hôpital Saint-Antoine (Paris), a étudié la fibromyalgie en France auprès de 4516 patients. Les résultats ont été publiées dans la Revue du rhumatisme.

Des femmes…

La fibromyalgie touche environ 1,6% des Français, ce sont en majorité des femmes (93 %) d’un âge moyen de 48 ans qui vivent en couple (69%) avec des enfants (80%), encore à charge pour la plupart (60%). Elles souffrent depuis 5 ans en moyenne.  Le diagnostic a en majorité été posé en majorité par un rhumatologue (54 %), puis par un généraliste (37 %) (1).

…qui souffrent physiquement…

Pour les traitements, les recommandations de l’EULAR vont dans le sens de la majorité de ceux suivis par les patients français. Contre la douleur, près de 77 % recevaient des médicaments : paracétamol seul (52 %), associé aux opioïdes faibles (64 %), opioïdes forts (20 %) ; des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont majoritairement prescrits (54 %). L’ostéopathie (41 %) occupait une place importante, suivie de la sophrologie-relaxation (22 %), de l’acupuncture (21 %) et de l’homéopathie (19 %). 

… et moralement

Pour beaucoup un antidépresseur (82 %) est nécessaire ou des anxiolytiques (52 %) suggérant un impact sur la qualité de vie. Cependant, la fibromyalgie n’aurait pas un impact lourd sur la qualité de vie des patients. 19 % seulement ont un score élevé contre 69%, un score modéré sur l’échelle de qualité de vie (QIF) spécifique à la fibromyalgie. Selon les auteurs, ce score serait au-dessous de celui de la plupart des études publiées.

Sentiment d’injustice

Les données de cette étude ont été reprises pour étudier le sentiment d’injustice perçu par les patients et son impact. Il apparaît que 76 % des fibromyalgiques rapportent un sentiment d’injustice perçu. Il est lié à leur pathologie pour 71,3 % d’entre eux et est significativement plus fréquent chez les patients souffrant de dépression. La fréquence de ce sentiment est plus importante en cas de demande de prestations sociales, de dépenses liées à la fibromyalgie et en cas de non-reconnaissance par l’employeur.  

Enfin, la fibromyalgie a un impact significatif sur l’activité professionnelle et en conséquence le niveau de vie de ces patients. Près de la moitié (45 %) n’étaient pas en activité professionnelle, 22 % à temps partiel thérapeutique et 28 % sans emploi.

https://le-quotidien-du-patient.fr/article/a-table/alimentation-sante/regime-sans-gluten/2018/11/30/fibromyalgie-et-regime-sans-gluten/

 Sources

- Questionnaire FIRST, - Ligue européenne contre le rhumatisme (EULAR), - Revue du rhumatisme, - Douleur et analgésie, - Univadis.