Quand les souffrances ne sont pas prises au sérieux
« C’est normal d’avoir mal pendant ses règles ! », se souvient Nadège, ingénieure de 38 ans en Nouvelle-Aquitaine. Médecins traitants et gynécologues successifs minimisent, depuis son accouchement en 2005, ses douleurs physiques sans en chercher les causes alors que l’endométriose se développe insidieusement.L’errance diagnostique a duré plus de 40 ans pour Marie-José, 65 ans, ancienne assistante dentaire, qui souffre de maladie cœliaque. « J’ai souffert pendant des années de diarrhée, de vomissements et de troubles digestifs sans savoir que j’étais allergique au gluten. Petite, mes parents m’écrasaient des biscottes dans le lait pour me fortifier en pensant bien faire… » Adulte, elle consulte plusieurs médecins qui traitent ses migraines répétées mais pas ses troubles digestifs. « Les médecins ne m’ont pas pris au sérieux. Quand j’ai annoncé, plus tard, à ma gynéco que je souffrais de maladie cœliaque, elle a ri en me répondant que c’était une maladie d’enfant, pas d’adulte ! ».
Des troubles digestifs dont souffrait aussi Pierre, 35 ans, psychologue dans un établissement hospitalier. Il consulte un gastro-entérologue qui met ses douleurs sur le compte du stress et lui prescrit du spasfon. « Je suis retourné le voir car mes douleurs abdominales et la diarrhée persistaient. J’ai eu le sentiment de le déranger pour rien, je n’étais pas écouté », confie-t-il encore amer. C’est en passant par son médecin traitant que Pierre obtient le « droit » de passer un scanner qui permet de diagnostiquer la maladie de Crohn, maladie inflammatoire intestinale chronique.