
Quelles sont les les villes du monde dont l’infrastructure médicale est la meilleure ? Une étude menée par Medbelle, fournisseur de santé en ligne a révélé en octobre les villes où il vaut mieux être malade. Petite revue de détail.
Critères retenus pour évaluer dans quelles villes sont les meilleurs hôpitaux
Pour mener à bien ce palmarès, les responsables de cette étude ont sélectionnés les villes accueillant les meilleurs hôpitaux et facultés de médecine afin de créer une liste des villes les plus importantes du monde en termes d'hôpitaux. Cette liste a ensuite été affinée par trois critères : l’infrastructure (lits d’hôpitaux, infirmières, chirurgiens et spécialistes de la santé mentale par habitants), la qualité des soins (satisfaction, effets indésirables et efficacité du traitement du cancer) et l’accès aux soins (accès, coût des médicaments et dépenses de santé discrétionnaires). « En divisant cet ensemble de données en trois catégories distinctes (infrastructure, qualité des soins et accès), des différences frappantes apparaissent entre les villes. Par exemple, si certains disposent d'une infrastructure médicale exceptionnelle, l'accessibilité peut être une toute autre histoire », explique Daniel Kolb, cofondateur de Medbelle. Le résultat a permis de déterminer les 100 premières villes avec le meilleur dispositif médical du monde.Et les gagnants sont…
Le top five est : 1- Tokyo, Japon 2- Boston, Etats-Unis 3- Londres, Grande-Bretagne 4- Paris, France 5- Séoul, CoréeLa France totalise 5 villes dans les 100 premières, hormis Paris, la 36e place revient à Lille, la 39e à Bordeaux, la 42e à Marseille et la 66e à Nice.
Cette étude est la première du genre à comparer les villes selon leur capacités hospitalières. « Elle répond à la question : les installations médicales d'une ville donnée répondent-elles à tous les patients ? », explique Daniel Kolb. « Nous voulions que cette étude fasse la lumière sur l'importance de l'infrastructure des soins de santé en examinant l'éducation médicale, le déficit de chirurgiens et d'infirmières et l'accessibilité. Sans ces éléments de base, une ville ne peut offrir à tous ses citoyens les soins médicaux dont ils ont besoin. »
Bien utile si vous êtes à l'étranger :
https://le-quotidien-du-patient.fr/article/tous-pour-un/2019/01/21/tralelho/
L’accessibilité aux soins, critère oublié ?
Une autre étude parue en avril 2019 dans Newsweek, établissait un autre palmarès. Selon l’équipe de Newsweek, « Les hôpitaux figurant sur cette liste sont à la pointe de l’adaptation (aux) nouveaux défis tout en fournissant des soins de premier ordre aux patients », précisent bien les auteurs.Selon ce classement, la France n’est pas dans les 5 premiers hôpitaux, les gagnants étant : 1- La clinique Mayo, Etats-Unis 2- La clinique de Cleveland, Etats-Unis 3- L’hôpital général de Singapour 4- L’hôpital Johns Hopkins Institut, Etats-Unis (- L’hôpital universitaire de la Charité, Allemagne
Cette étude montre que les Etats-Unis sont les grands gagnants (3 sur 5). Ce pays est certes doté d’une équipe de chercheurs, scientifiques et d’un matériel de pointe mais l’accessibilité aux soins n’est pas prévue pour tous les patients. C’est en cela que l’étude de Medbelle diffère des autres. « Il existe plusieurs classements d'hôpitaux, mais il s'agit de la toute première comparaison de villes hospitalières de premier plan qui donne une vue d'ensemble et répond à cette question très importante : les installations médicales d'une ville donnée répondent-elles à tous les patients ? Pas seulement les riches et les privilégiés », explique Daniel Kolb, Co-fondateur et Managing Director chez Medbelle.
Cette étude pourra peut-être donner à réfléchir à un gouvernement sur la qualité des soins qu’il offre à la population. Et Daniel Kolb de conclure, « Tout en félicitant l'excellence, nous espérons que cette étude pourra également servir de tremplin aux villes pour voir comment elles peuvent améliorer tous les aspects de l'offre médicale dans leur région ».
Du moins bon à l'hôpital :
https://le-quotidien-du-patient.fr/article/demain/recherche/etudes-et-experimentations/2019/09/03/antibioresistance-a-lhopital/
Sources
La diarrhée est un sujet que l'on n'ose guère aborder. Et pourtant ! Nous y sommes tous confrontés un jour ou l'autre. Mais est-elle plus fréquente chez certaines personnes ? Il semblerait oui : la diarrhée chronique serait plus fréquente chez les personnes en situation d'obésité. Explications.
Diarrhée, quelques rappels
On parle de diarrhée dès qu'il y a émission au moins 3 fois dans une journée de selles molles ou liquides. Elle est en général symptomatique d'une infection gastro-intestinale pouvant être causée par divers micro-organismes, bactéries, virus ou parasites. Il s'agit d'un phénomène normalement passager.Mais la diarrhée peut aussi être la conséquence d'un parasite, comme la turista (diarrhée du voyageur) et la bactérie Escherichia coli. Elle peut aussi se révéler suite à l'ingestion d'aliments à risques, d'intoxication et d'infection par des germes, ou encore suite à une prise d'antibiotiques.
Le saviez-vous ? Chaque année en France, près de 3 millions de personnes consultent un médecin généraliste pour une diarrhée aiguë. Souvent anodine, la diarrhée fait souvent son apparition en hiver, lors d'épisodes de gastro-entérites aiguës. Si elle est bien souvent anodine, une diarrhée doit interpeller dès lors : - qu'elle dure plus de 3 à 4 jours, - en cas de sang et de glaires, - de fièvre supérieure à 39 °C - ou d'une déshydratation.
Et la diarrhée chronique alors ?
On parle de diarrhée chronique dès lors qu'elle persiste plus de 2 à 3 semaines. Ce peut être le résultat d'une intolérance alimentaire, d'une alimentation déséquilibrée sur le long terme, ou de diverses pathologies comme d'une maladie inflammatoire chronique de l'intestin, de malabsorption, de maladie cœliaque, du syndrome de l'intestin irritable...La diarrhée chronique plus fréquente en cas d'obésité ?
Une équipe de chercheurs de Centre Médical Beth Israel Deaconess (BIDMC) a récemment mené une (étonnante) investigation : le lien entre obésité et diarrhée chronique. Pour ce faire, l'équipe a comparé les habitudes intestinales de 5126 personnes de plus de 20 ans selon leur IMC : depuis l'insuffisance pondérale, le surpoids et jusqu'à l'obésité sévère. L'équipe a bien sûr contrôlé plusieurs facteurs comme : l'alimentation, l'activité physique, certaines maladies chroniques (diabète de type 2), les laxatifs...Et les résultats ont de quoi étonner ! Les personnes en situation d'obésité auraient 60% de risque de plus que des personnes à l'IMC normal d'avoir des diarrhées chroniques. Pour Sarah Ballou, l'une des auteurs de l'étude, ces recherches "confirment l'association entre obésité et diarrhée chronique. Elles révèlent pour la première fois que ce lien n'est pas causé par des facteurs tels que le régime alimentaire ou encore le niveau d'activité physique". Ainsi, ces résultats pourraient permettre aux professionnels de la santé de traiter différemment la diarrhée chronique chez les personnes en situation d'obésité. Affaire à suivre...
https://le-quotidien-du-patient.fr/article/demain/medecine/2018/05/11/diarrhee/
Sources
- SNFGE, - Faculté de Médecine de Strasbourg, - Science Daily, - Eurekalert, - Medisite.Environ 48 millions de résultats répondent aux mots clés « perdre du poids » sur Google et certainement l’équivalent de hashtags sur Instagram. Toutes ces publications ou ces conseils nutritionnels sur les réseaux sociaux sont-ils à prendre au pied de la lettre ? Tous ces régimes sont-ils équilibrés ? Mais au-delà de conseils alimentaires plus ou moins sérieux que nous trouvons sur Internet se profile aussi le spectre des messages dangereux pour la santé. La vérification de l’information est donc nécessaire sur Internet. Quelles sont les solutions ?
Les conseils nutritionnels sur les réseaux sociaux : un manque cruel de références
Durant le Congrès européen sur l’obésité, une équipe écossaise a présenté les résultats d’une étude sur les conseils alimentaires de blogs suivis par un très large public, blog avec pas moins de 80 000 abonnés. Neuf blogs d’influenceurs ont été étudiés à partir de leurs publications parues entre mai et juin 2018 et ont été notés selon 12 critères de crédibilité notamment la fiabilité et la transparence de leurs affirmations en matière de santé et sur le plan nutritionnel. Quelles sont leurs références ? Les informations sont-elles impartiales ? Les chercheurs ont aussi étudié les 10 derniers repas ou les recettes de chaque blog pour en déterminer leur équilibre alimentaire. Le résultat est éloquent : plus de la moitié de ces influenceurs présentent leur opinion comme un fait ou ne fournissent pas de références factuelles pour les allégations nutritionnelles. Comme le souligne Adam Forrest pour The Independent, les repas ou recettes ne répondent à aucun des critères d’équilibre nutritionnel.De l’intox à la détox
A la suite de cette présentation, Tam Fry, président du National Obesity Forum, a déclaré : « Cette étude confirme le pouvoir destructeur des médias sociaux. N'importe quel Tom, Dick ou Harry peut publier ce qu'il veut et être cru par ses disciples. Ce qui est particulièrement regrettable, c'est qu’il est impossible d'amener ces blogueurs à se conformer aux normes (…). Les blogueurs défendront leur droit à la liberté d'expression, mais publier des conseils qui ne valent rien est indéfendable. »En matière de nutrition, les informations trompeuses, fausses voire dangereuses sont nombreuses. Commençons par évoquer un exemple très actuel de régime alimentaire que nous connaissons tous : le régime détox. Sur quel fait scientifique se fonde-t-il ? Si nous reprenons les termes, le régime détox nous aide à « éliminer les toxines ». Qu’est-ce qu’une toxine ? Dans le Larousse, on trouve qu'il s'agit « une substance toxique synthétisée par un organisme vivant (bactérie, champignon vénéneux, insecte ou serpent venimeux), auquel elle confère son pouvoir pathogène (...) Parmi les toxines les plus importantes qui affectent l'Homme, on trouve celles du botulisme, de la dysenterie, du tétanos et de la diphtérie. »
Dans l’expression « régime détox », c’est elle colle non seulement à la volonté de pureté, de retour aux sources, nature de notre société mais c’est aussi le détournement d’un terme médical. Les « toxines » seraient des déchets que le corps accumulerait en grande quantité et qui doivent être éliminés de notre organisme. Lequel ne peut le faire tout seul et doit être aidé par un régime détox. C’est pourquoi, les fêtes de fin d’année sont l’occasion d’un battage médiatique. Beaucoup vont trop manger, trop boire donc se sentir ballonnés et fatigués. Pour les aider, le régime détox va permettre à leur organisme d’éliminer tous ces excès. Mais ce sont surtout les produits qui sont vendus en pharmacie en cure détox et qui contiennent principalement des laxatifs ou des diurétiques qui vont faire le bonheur des industriels.
Pour démêler le vrai du faux :
https://le-quotidien-du-patient.fr/article/au-vert/culture/livres/2018/09/06/navalez-pas-tout-ce-quon-vous-dit/
Les conseils sur les réseaux sociaux, une nécessaire éducation du public
La nutrition est un domaine où les fausses informations sont nombreuses. Les sites Internet ou les blogs les propagent, entraînant à leurs suites des centaines voire des millions d’adeptes. Mais les fausses informations en matière de santé peuvent être dangereuses. L’exemple de la rougeole est caractéristique. La désinformation propagée par les réseaux sociaux envers le vaccin contre la rougeole a fait réapparaître dans certains pays européens et même en France, une épidémie qu’on croyait disparue.C’est ainsi que des géants d’Internet, d’abord Twitter et Pinterest suivis par Facebook et Mozilla et par voies de conséquence Firefox ont décidé de lutter contre la désinformation en empêchant la diffusion d’informations fausses et trompeuses voire en bloquant toute recherche sur des sujets sensibles (Pinterest bloque tous les contenus parlant de vaccins). Un plan a même été discuté et approuvé lors du sommet sur les vaccins à Bruxelles. Il prévoit une étroite collaboration entre ces géants et l'Organisation mondiale de la santé ainsi que d'autres organisations actives dans le secteur médical.
Si les géants de l’Internet attachent de l’importance aux messages qu’ils font circuler, il faut espérer que cette attention descendra jusqu’à nous tous. Les sites Internet, les blogs, qui s’adressent directement au grand public peuvent aussi participer à l’éducation de la population et éviter ainsi la mise en danger d’autrui en diffusant des messages dont l’exactitude a été vérifiée. C’est en partie le rôle de la presse. Cette éducation empêcherait aussi la propagation de messages erronés voire dangereux. L’internaute deviendrait ainsi plus responsable en visitant des sites alimentés par des professionnels sérieux et responsables.
https://le-quotidien-du-patient.fr/article/a-table/bien-manger/aliments/2018/04/16/galette-de-riz-lait-de-soja-cereales-minceur-des-aliments-pas-si-sains/
Sources
- European Association for the Study of Obesity, "Study scrutinizes credibility of weight management blogs by most Popular influencers on social media", - The Independent, - RFI,Selon le ministère de la Santé « Chaque année en France, près de 150 000 personnes sont victimes d’un AVC (accident vasculaire cérébral), soit une toutes les 4 minutes.(…) Dans 85% des cas, il se traduit par un infarctus cérébral avec arrêt brutal de la circulation sanguine en un endroit du cerveau et, dans 15%, par une hémorragie cérébrale avec rupture d’un vaisseau cérébral. ». L’AVC concerne tout le monde que ce soit la femme ou les enfants.
L'accident vasculaire cérébral (AVC) est une "défaillance de la circulation sanguine qui affecte une région plus ou moins importante du cerveau. Elle provoque la mort des cellules alors privées d'oxygène. En fait, une personne sur dix s'en remettra complètement tandis que les neuf autres conserveront des séquelles plus ou moins importantes, selon la partie du cerveau qui a été affectée et les délais d'intervention médicale." L’AVC touche principalement les personnes âgées de plus de 65 ans mais il peut aussi toucher toutes les catégories d’âge, ainsi que les femmes et les enfants. Cette pathologie est entourée de fausses idées voire de tabous. A l’occasion de la Journée nationale de l’AVC, les résultats d’un sondage réalisé en 2019 auprès des Français sont éloquents.
L'AVC : une maladie connue
Tout d’abord, 1/3 des Français ont été victimes d’un AVC et 1/3 ont eu un proche victime de cette pathologie. Le Pr Jean-Louis Mas, chef du service neurologie de Sainte-Anne et président de la Fondation pour la recherche sur l’AVC, explique : « Ce chiffre n’est pas surprenant, puisqu’il est important de rappeler qu’en France il survient un AVC toutes les 4 minutes ! Chaque année l’AVC touche près de 140 000 personnes (dont 75 % sont des premiers AVC). 1 personne sur 6 sera concernée par cette maladie au cours de sa vie. Nous sommes toutes et tous concernés ! ». De plus, 96 % ont une idée de ce qu’est l’AVC, 82 % le situe au niveau du cerveau mais 18 % le confondent avec l’infarctus et le situent donc au niveau du cœur.Mais des traitements méconnus
Malgré cette bonne connaissance, 35 % des Français confrontés à un AVC n’appelleraient pas le 15. Cette absence de réaction tient au fait que les Français sont encore persuadés que l’AVC ne se guérit pas (43 %). Pourtant, rappelle le Pr Mas, « en 20 ans des progrès thérapeutiques considérables ont été réalisés, que ce soit pour traiter l’infarctus cérébral (ex : thrombolyse, thrombectomie), le prévenir ou prévenir les récidives. » Ne pas réagir face aux premiers signes d’alerte est grave car face à l’AVC « l’élément le plus important est le temps. Les traitements sont très efficaces mais ne sont possibles que s’ils sont réalisés dans les premières heures suivant l’accident. Il est donc essentiel d’appeler le 15 en cas d’AVC. Ce sont les médecins du SAMU qui évalueront l’urgence par téléphone et qui organiseront si besoin la prise en charge en dirigeant vers l’Unité Neuro Vasculaire la plus proche. Je rappelle qu’il en existe maintenant près de 140 en France. »https://le-quotidien-du-patient.fr/article/demain/medecine/2018/10/22/accident-vasculaire-cerebral/
Les femmes et les enfants aussi
Enfin, l’AVC ne touche pas que les personnes âgées. Les femmes en sont aussi victimes, c’est d’ailleurs la première cause de mortalité chez elles. Le Pr Mas détaille « Sur 31 544 décès* (NDLR : selon les chiffres de l’INSERM 2014) par AVC en France, 18 625 concernaient des femmes. L’AVC est la 1ère cause de mortalité chez la femme devant les maladies cardiovasculaires (13 877 décès) et le cancer du sein (12 161 décès). »L’AVC touche également les enfants, même très jeunes, en phase prénatale, ou dans l’utérus, pendant les 28 premiers jours de vie, chez le nouveau-né ou encore pendant l’enfance, jusqu’à l’âge de 16 ans, contrairement à ce que pensent 23 % des Français. Mais aussi des sujets adultes, le Pr Jean-Louis Mas précise, « En France, l’incidence est globalement en baisse sauf chez ces sujet jeunes (les personnes entre 20 et 55 ans) ou elle augmente. La proportion des AVC chez les jeunes est passée de 9 % à 12 % entre 2003 et 2013 (NDLR : Registre des AVC de Dijon 2003-2013). Cette tendance s’explique notamment par l’augmentation du tabagisme, de la consommation de cannabis et de l’obésité. »
Les conséquences peuvent être dramatiques, « l'AVC reste en 2017 la première cause de handicap acquis chez l'adulte et la deuxième cause de démence derrière la maladie d'Alzheimer. Quand il touche une personne jeune, le coût pour la société est doublé, puisqu'à la prise en charge médicale s'ajoute la privation d'un travailleur actif », précise le Pr Mas.
Les symptômes de l’AVC
Ils sont nombreux et restent les mêmes quels que soient l’âge de la personne et son sexe : - troubles de la parole, la personne a du mal à s'exprimer, tient des propos décousus ou inappropriés ou encore, n'arrive plus à s'exprimer ; - des troubles de la vision, perte soudaine de la vue ou vision trouble d’un œil ; - un engourdissement, voire une paralysie d'un coté de visage ou du corps ; - des convulsions ; - vomissements ; - modification des capacités cognitives, perte d'équilibre, étourdissements, baisse de vivacité et confusion ; - mal de tête subit et intense parfois accompagnés de vomissements.Risque d'AVC et temps de travail prolongé, LQDP vous explique :
https://le-quotidien-du-patient.fr/special/2019/07/30/risque-davc-et-exposition-a-un-temps-de-travail-prolonge/
« L’AVC est la première cause de mortalité chez la femme »
La journée mondiale de l’AVC a lieu le 29 octobre. Nous avons donc demandé à Emmanuelle Gourtay, directrice générale de la Fondation pour la recherche sur les AVC de nous en dire un peu plus sur cette journée et les actions de la Fondation.Concrètement comment se déroule cette manifestation ?
La Journée mondiale de l’AVC est organisée isolément par différentes structures : Fédération France AVC, entité de France AVC dans chaque département, hôpitaux, Sociétés savantes, Agences Régionalse de santé…Chacun mène des actions individuelles de prévention au moment de cette Journée. Il s’agit souvent de stands dans les hôpitaux ou de conférences dans des centres commerciaux ou dans des bus AVC dans lesquels des bénévoles accueillent les visiteurs et les renseignent sur les signes d’alertes, la conduite à adopter en cas de survenue, les informations sur les facteurs de risque. On leur apprend également à prendre une tension afin de vérifier la tension artérielle et la fibrillation atriale (arythmie cardiaque). Ces actions sont prises en charge financièrement par les organismes organisateurs.
Cette journée tombe malheureusement chaque année pendant la 2ème semaine des vacances scolaires de la Toussaint. Il y a donc une faible mobilisation Mais cette absence de mobilisation est aussi due au manque d’intérêt que portent les journalistes à cette pathologie pourtant fréquente et grave puisqu’elle touche directement 800 000 personnes en France.
Quels sont vos objectifs?
Cette journée existe depuis 2006 mais la Fondation a décidé de saisir cette opportunité en 2017. Notre action est donc récente. Mais cette journée a permis de parler un peu plus des AVC.Pour notre 1ère Journée en 2017, nous alertions le public et les professionnels de santé que 30 % des français n’appelleraient pas le 15 en cas de survenue d’un AVC. En 2018, sur le fait que 80 % des français ignoraient l’existence de l’AVC chez l’enfant. Pourtant, cette pathologie touche, en France, 1 000 enfants chaque année.
Cette année, notre objectif est de faire savoir que la recherche sur cette pathologie fréquente et grave est la grande oubliée de la générosité privée. Ainsi, depuis sa création il y a 5 ans, la Fondation pour la Recherche sur les AVC a reçu près de 15 millions d’euros de demandes de financement pour des projets. Aujourd’hui, elle a réussi à investir près de 2 millions d’euros et ainsi financer 16 projets de recherche. Cet argent vient principalement de donateurs privés. C’est pourquoi, nous souhaitons vraiment alerter les entreprises et les donateurs, qu’ils jouent un rôle capital dans la recherche contre l’AVC.
Même si, comme je l’ai dit tout à l’heure, les initiatives sont prises localement pour des opérations de prévention, les membres de la Fondation regrettent qu’en dehors de cette journée mondiale, cette pathologie ne soit plus évoquée, jusqu’à éventuellement la journée européenne de prévention qui se déroule aux environs du 14 Mai.
L'AVC est la 1ère cause de mortalité chez les femmes. Les médecins sont-ils suffisamment sensibilisés ? Le grand public est-il également suffisamment informé ou reste-t-il des progrès à faire ?
Oui, les médecins sont bien informés. L’AVC est la 1ère cause de mortalité chez la femme (+ de 18 000 cas par an versus 14 000 pour le cancer du sein) notamment parce qu’il s’agit principalement d’une maladie du sujet âgée. Or, les femmes vivent plus longtemps que les hommes.Maintenant, en raison de leur comportement qui s’est modifié, notamment vis-à-vis du tabac et de l’alcool, elles deviennent des sujets à risque. Si l’on ajoute à cela la prise d’un contraceptif oral : tabac et pilule, le mélange est détonnant. Et sur ce point en particulier, il y a clairement un manque d’informations auprès des femmes et surtout des jeunes filles/femmes. De plus, les spécialistes doivent aussi prévenir les patientes. Les gynécologues devraient pouvoir parler de risques d’AVC face à une femme qui fume et souhaite prendre la pilule. Il en est de même pour les cardiologues qui devraient également informer leurs patientes de ce risque surtout si elles présentent un risque.
Rappelons que le tabac et l’alcool ne sont que 2 facteurs de risque parmi d’autres. En effet, des études ont montré que 90% des risques d'AVC dépendent de ces 10 facteurs de risque modifiables : - L'hypertension artérielle - Le tabagisme - L’obésité - Le manque d'activité physique - L'alimentation défavorable à la santé (un régime non méditerranéen, non varié) - Un taux de cholestérol trop élevé - Les facteurs psycho-sociaux (stress, dépression, évènements de la vie) - Les causes cardiaques (troubles du rythme cardiaque : fibrillation atriale ou flutter, infarctus du myocarde, prothèse valvulaire, rhumatisme articulaire aigu) - La consommation d'alcool excessive (plus de 14 verres par semaine chez les femmes et 21 chez les hommes) - Le diabète.
80% des AVC pourraient être évités en contrôlant au mieux l'ensemble de ces facteurs de risque.
https://le-quotidien-du-patient.fr/article/demain/medecine/maladies-chroniques/2018/04/05/lhypertension-arterielle-la-maladie-silencieuse-des-pays-developpes/
Sources
- Ameli, - The Lancet, - Canal Vie.Les citations du Pr Jean-Louis Mas sont tirées des communiqués de presse de la Fondation pour la recherche sur les AVC.
Souffrir de la maladie de Crohn, c’est osciller indéfiniment entre des périodes de poussées avec des symptômes, digestifs et plus généraux, particulièrement handicapants dans la vie de tous les jours, et des périodes de rémission sans symptômes. Autant de phases et autant de causes à essayer de comprendre…
Au début est la maladie de Crohn
Tout comme les mécanismes de survenue de la maladie de Crohn ne sont pas clairement établis, la succession des phases d’activités et de rémission reste obscure. Quels facteurs sont à l’origine des poussées ? Pourquoi l’inflammation de l’iléon et tous les symptômes associés diminuent-ils ensuite ? Et pourquoi le mécanisme inflammatoire se ré-active ? Même si plusieurs pistes co-existent, parmi lesquelles l’environnement et la génétique, celle du microbiote intestinal intéresse particulièrement les chercheurs.Microbiote intestinal et maladie de Crohn
L’affaire est maintenant connue : les patients atteints de la maladie de Crohn ont un microbiote intestinal différent de celui des personnes considérées saines. Moindre diversité microbienne, diminution de certaines bactéries aux propriétés anti-inflammatoires, abondance de bactéries toxiques,… chez ces patients, l’équation n’est pas en faveur d’une bonne santé intestinale et d’une bonne santé tout court. Mais quand on parle de maladie de Crohn et de déséquilibre du microbiote, il serait restrictif de considérer sur le même plan les patients en période de crise et les patients en rémission.https://le-quotidien-du-patient.fr/article/demain/medecine/maladies-chroniques/2018/07/24/microbiote-intestinal-et-mici/
La phase de rémission : un microbiote pas tout à fait malade, mais pas complètement sain non plus
Une équipe de recherche brésilienne a étudié en particulier le statut et le microbiote intestinal de patients en phase de rémission et les a comparés à des personnes saines. En théorie, ces deux groupes de personnes devraient être similaires puisque pour les patients, les symptômes de la maladie sont absents et l’inflammation est calmée. Or la réalité est un peu différente : - Une dysbiose est observée même lors des phases de rémission, avec une population de bactéries déplétées, en quantité moindre, (dont Akkermansia connue pour ses propriétés anti-inflammatoires) et à l’inverse des bactéries néfastes plus nombreuses ; - Des similitudes avec le microbiote intestinal des patients en phase active de la maladie de Crohn, observées au niveau de souches bactériennes corrélées à cette phase active ; - La faible présence de Saccharomyces cerevisiae, une levure naturelle de notre microbiote intestinale, connue pour limiter les réactions inflammatoires. Sa carence pourrait favoriser les rechutes ; - Comme lors des phases de poussées, une production plus importante de mucines, des protéines présentent dans le mucus qui protège les cellules intestinales des agressions. La présence de ces mucines pourrait constituer un système d’anticipation pour atténuer la réponse inflammatoire en cas de nouvelle poussée.Les données reportées ici sont issues d’une étude de faible envergure et devront donc être confirmées pour en tirer des conclusions. Elles apportent néanmoins de nouveaux éléments pour mieux comprendre la maladie de Crohn et prendre en charge les patients.
https://le-quotidien-du-patient.fr/article/au-vert/culture/livres/2018/06/26/game-of-crohn/
Sources
- Gut Microbiota for Health, - Magro DO, Santos A, Guadagnini D, et al., "Remission in Crohn's disease is accompanied by alterations in the gut microbiota and mucins production". Sci Rep., 2019 Sep 13;9(1):13263, - Ameli, "Comprendre la maladie de Crohn".Page 9 sur 214