
Le rhume, à ne pas confondre avec la grippe, est une maladie bénigne. Il apparaît dès les changements de température et est liée à un rhinovirus dont il existe des centaines de variantes. De nos jours, il n’existe aucun médicament efficace contre cette pathologie. Cependant, des chercheurs auraient découvert in vitro un moyen de lutter contre cette maladie. Démonstration.
Comprendre les mécanismes du rhume
Les entérovirus regroupent trois espèces de rhinovirus qui sont responsables de nombreuses pathologies dont le rhume, les infections des voies respiratoires (sinusites, pharyngites, otites) et basses (pneumonies, bronchiolites ou crises asthmatiques), des myocardites, mais aussi la poliomyélite, des méningites, des encéphalites, etc. Il existe 160 types de rhinovirus qui mutent facilement. Il est donc normal que vous puissiez déclarer plusieurs rhumes en un hiver car le rhinovirus échappe à l’immunité dont vous pourriez bénéficier par votre dernier rhume.Le Pr Jan Carette, microbiologiste à l’université de Stanford et son équipe, se sont intéressés à la propagation du virus chez l’hôte. Lorsque le rhinovirus qui provoque le rhume colonise le corps de l’hôte, il a besoin des protéines cellulaires de l’hôte. C’est en les cherchant qu’ils ont découvert un gène indispensable à la réplication et donc à la colonisation de l’hôte par le rhinovirus, qui code une enzyme SETD3 (SET domain containing 3).
Un médicament contre le rhume : des effets secondaires ?
La conclusion est donc vite trouvée : supprimons cette enzyme. C’est ce que les scientifiques ont expérimenté mais pour l’instant uniquement chez la souris ! Mais la question restait aussi de savoir quel serait l’effet secondaire de cette suppression. Les souris sans SETD3 en plus d’être protégées contre diverses infections des entérovirus se portent bien et sont fertiles. Cette expérimentation a également été faite sur des cellules humaines pulmonaires. « Les cellules pulmonaires humaines modifiées pour être dépourvues de SETD3 présentaient une réduction de 100 fois de la réplication virale après infection par rapport aux cellules pulmonaires normales. »Le Pr Jan Carette de conclure «Cela nous donne l’espoir que nous pourrons développer un médicament ayant une activité antivirale étendue non seulement contre le rhume, mais peut-être contre tous les entérovirus, sans même perturber le fonctionnement normal de SETD3 dans nos cellules».
Petit rappel sur le rhume
Le rhume est contagieux un à deux jours avant l’apparition des symptômes et juste au début de leur apparition. Au-delà de 5 jours, il n’y a plus de contagion à craindre.
Un rhume bénin se manifeste par le nez qui coule, des éternuements et des maux de tête et parfois de la fièvre. Il est inutile de consulter votre médecin, sauf si la fièvre persiste ou en cas de difficultés respiratoires. Les antibiotiques, efficaces contre les bactéries et non contre les virus ne seront donc pas utiles. En prendre ne servirait à rien mais risquerait en plus de provoquer une antibiorésistance.
Quelques principes d’hygiène doivent être suivis. Eternuer ou tousser dans le pli de son coude pour éviter la dispersion du virus, se laver souvent les mains. De plus, ne pas hésiter à nettoyer souvent les surfaces dures comme les meubles ou les poignées de porte, le virus peut survivre entre 2 et 8 heures.
C'est aussi de saison :
https://le-quotidien-du-patient.fr/article/demain/medecine/2019/01/03/gastro-enterite-grippe-intestinale/
Sources
- Nature, - Le Quotidien du Médecin, - National Institutes of Health.
Une enquête de l'OCDE publiée ce mois-ci tire la sonnette d'alarme : l'espérance de vie dans les pays développés devrait diminuer en moyenne de presque 3 ans d'ici 2050. Cette étude réalisée auprès de 52 pays, inclut ceux de l'OCDE, de l'Union Européenne et du G20 et n'a rien pour nous rassurer.
Surpoids et obésité en cause dans la baisse de l'espérance de vie dans les années à venir
L'enquête de l'OCDE, tristement nommée "Le Lourd Fardeau de l'Obésité" ("The Heavy Burden of Obesity") a mesuré l'impact de l'obésité auprès de 52 pays afin d'évaluer l'espérance de vie des personnes en surpoids et obèses. Elle évalue également les coûts économiques, sociaux et sanitaires de l'augmentation de la prévalence du surpoids et de l'obésité. Elle estime en outre l'impact de l'obésité sur les dépenses de santé mais aussi sur la performance scolaire, la productivité de la main d'oeuvre ou encore la croissance économique.Et les résultats font froid dans le dos : 60% des personnes suivies sont en surpoids et près de 25% d'entre elles sont obèses. Plus inquiétant encore, la baisse de l'espérance de vie globale devrait baisser de 2,7 années d'ici 2050. Plus concrètement, cela représente 92 millions de décès presque trois années plus tôt que prévu d'ici 2050.
La France parmi les bons élève mais...
La France fait certes parmi des bons élèves, mais l'espérance de vie devrait tout de même diminuer de 2,3 années d'ici 2050 suite aux complications du surpoids et de l'obésité. C'est bien moins que les trois pays où l'espérance de vie devrait le plus diminuer (Mexique, Pologne et Russie), mais aussi bien plus que les pays à la plus faible diminution de l'espérance de vie (Japon et Corée notamment).https://le-quotidien-du-patient.fr/article/demain/medecine/cancers/2019/02/17/cancers-lies-a-lobesite-explosent-chez-les-moins-de-50-ans/
Autres faits marquants de l'impact de l'obésité en France : surpoids et obésité représentent à eux seuls 4,9 % des dépenses de santé. La surcharge pondérale réduit en outre la productivité au travail, l'équivalent de 671 000 travailleurs à temps plein par an. Un impact supposé sur le PIB français, puisque la surcharge pondérale réduirait le PIB français de 2,7%.
Surpoids et obésité : une prévention nécessaire
L'OCDE souligne dans son enquête qu'une personne sur deux n'a pas une alimentation équilibrée. En effet, 40% des habitants de l'OCDE ne consommeraient pas suffisamment de fruits aide légumes. Et ce n'est pas terminé : une personne sur trois a une activité physique trop peu conséquente. Suralimentation et sédentarité sont le lot quotidien des pays membres de l'OCDE, mais ce sont aussi les facteurs favorisant la prise de poids et l'obésité.Que faire alors ? Selon les estimations de l'OCE, une réduction de l'ordre de 20% des produits sucrés, du sel mais aussi des graisses saturées des aliments ultra-transformés devrait permettre d'éviter chaque année 1,1 million de maladies non transmissibles, à savoir les maladies cardiovasculaires, le diabète de type 2 mais aussi de cancers. Cette même baisse de consommation devrait ainsi limiter les dépenses de santé, 13,2 milliards de dollars sur l'ensemble des pays de l'enquête.
https://le-quotidien-du-patient.fr/article/demain/medecine/obesite/2019/10/10/agnes-buzyn-en-guerre-contre-lobesite/
Sources
- OCDE, The Heavy Burden of Obesity.
Les français sont hyperconnectés, c’est un fait ! 9 français sur 10 utilisent au quotidien les nouvelles technologies, que ce soit téléphone, tablette ou même ordinateur. Et ils sont nombreux à les utiliser le soir, même jusque dans leur lit ! Or ces appareils émettent de la lumière bleue qui vient perturber notre sommeil et bien d’autres mécanismes.
Lumière bleue, de quoi parle-t-on ?
La lumière bleue correspond à la lumière produite par les diodes électroluminescentes des écrans de nos appareils électroniques. Cette lumière bleue vient perturber notre horloge biologique ou notre cycle jour/nuit, quand celle-ci est perçue par notre rétine. L’horloge biologique sera perturbée en raison d’une production ralentie ou entièrement stoppée de mélatonine.Or, la mélatonine est une hormone qui joue un rôle prépondérant dans l’équilibre de notre sommeil. Lorsque la lumière diminue, c'est perçu par nos rétines, et un message est envoyé au cerveau pour signaler à notre corps qu’il est l’heure de dormir. La production de mélatonine augmente, facilitant ainsi l’endormissement. Sauf que nos rétines filtrent moins bien la lumière bleue que la lumière blanche ce qui empêche la production de mélatonine. Notre cycle du sommeil est ainsi perturbé. Mais ce n’est pas la seule conséquence !
Lumière bleue, troubles du sommeil, mais pas que…
La lumière bleue au moment du coucher est une problématique qui intéresse les chercheurs depuis déjà plusieurs années. Des précédentes études avaient montré une corrélation entre l’obésité et le niveau de lumière artificielle la nuit.https://le-quotidien-du-patient.fr/special/2019/10/09/le-manque-de-sommeil-chez-les-adolescents-favorise-le-risque-de-surpoids/
La dernière étude, menée par Anayanci Masis-Vargas et ses collègues des universités de Strasbourg et d’Amsterdam, vient de montrer que l’exposition à la lumière bleue a encore plus d’impact sur notre organisme.
Lumière bleue et tolérance au glucose
Une expérience a été réalisée sur des rats mâles diurnes, c’est-à-dire éveillés en journée et dormant la nuit. Ces rats ont donc un rythme identique à celui de l’Homme. Ils ont exposé ces rats à de la lumière bleue la nuit et ont mesuré leurs consommations alimentaires et leur tolérance au glucose les jours suivants l’exposition à la lumière bleue.L’expérience a montré qu’à partir d’une heure d’exposition à la lumière bleue, la tolérance au glucose des rats a été altérée. De plus, l’appétit des rats était accru et ils avaient tendance à se diriger vers de la nourriture sucrée.
Ainsi, il a pu être conclu que la nuit, la lumière bleue provoque une augmentation du taux de sucre dans le sang. De plus, cette exposition induit aussi une augmentation de la consommation de sucre. Et cela est visible même avec seulement une heure d’exposition à la lumière bleue, le soir ! Et ces phénomènes d’augmentation de consommation ne semblent pas liés aux hormones qui régulent la faim, les fameuses leptine et ghréline. En effet, chez des rats exposés ou non à la lumière bleue, il n’y avait pas de différence significative au niveau de ces deux hormones.
Lumière bleue et métabolisme, en attente de révélations
Cette dernière étude vient compléter les conclusions déjà existantes sur la lumière bleue et son impact sur notre corps. Il s’agit de résultats importants et il sera intéressant d’étudier encore plus précisément l’impact de la lumière bleue au niveau métabolique et comprendre les mécanismes mis en jeu. Mais cette dernière étude laisse déjà suggérer que la manipulation de l’exposition à la lumière ambiante ou luminothérapie peut représenter une nouvelle approche pour moduler les habitudes alimentaires et le métabolisme. Si nous devions vous donner vous donner une recommandation, celle-ci serait de ne pas vous exposer à la lumière bleue après le repas du soir, ou du moins d’utiliser autant que possible le mode nuit de vos appareils électroniques !https://le-quotidien-du-patient.fr/article/au-vert/bien-etre/mode-beaute-sante/2019/08/24/bien-dormir-pour-mieux-perdre-du-poids-a-nous-la-grasse-matinee/
Sources
- PLOS ONE, "Morning and Evening Blue-Enriched Light Exposure Alters Metabolic Function in Normal Weight Adults" - Medisite, "Nos écrans pourraient augmenter notre taux de sucre dans le sang" - Pourquoi Docteur, "Lumière bleue : au réveil et le soir elle favorise obésité et diabète" - Santé log, "Obésité : la lumière bleue la nuit aiguise l’appétit" - EurekAlert, "Blue light at night increases the consumption of sweets in rats" - EurekAlert, "Study links evening blue light exposure to increased hunger"Quoi ? Un autre régime révolutionnaire ?! Certain(e)s d’entre vous diront que c’est le 127 ème régime déjà testé. Encore un autre concept pour perdre du poids ? Va-t-il falloir s’affamer encore pour se délester de quelques kilos ? Va-t-il falloir tenir des tableaux excel pour compter ses calories ? Et surtout, va-t-il falloir s’interdire tous les aliments plaisir pour atteindre ses objectifs ? Il est temps de vous expliquer ce qu'est le régime hormonal qui, comme son nom l'indique, est basé sur notre profil hormonal.
Les hormones : ces messagers qui peuvent agir sur le tissu adipeux
Le concept du régime hormonal est basé sur la libération de nos hormones. Mais c’est quoi d’abord une hormone ? Petit cours de biologie (très rapide, pas de panique) : une hormone est un messager qui est libéré dans le milieu intérieur ( = le sang principalement) pour apporter un message d’un organe (glande endocrine) vers un autre (tissu cible). C’est un peu le facteur entre deux organes, qui vient poster une lettre avec un message pour une action à faire.L’hormone va soit stimuler certaines cellules, soit au contraire inhiber certaines de leurs actions. Il existe de nombreuses hormones, et elles sont libérées en très petite quantité. L’âge où le taux d’hormones est optimal se situe entre 18-23 ans chez la femme, et entre 21-25 ans chez l’homme. Et puis après, c’est le déclin : léger jusqu’à 30-40 ans, puis foudroyant après les 40 ans. Certaines hormones sont libérées par les organes sexuels (testostérone, progestérone), d’autres lors de la croissance (hormone de croissance), et d’autres lors de la digestion (insuline, leptine, etc.). Et ces dernières ont toutes leur importance : elles peuvent agir sur le tissu adipeux.
https://le-quotidien-du-patient.fr/article/a-table/alimentation-sante/pas-de-regime/2019/05/06/comment-les-hormones-influencent-le-comportement-alimentaire/
Le régime hormonal : un régime adapté au profil hormonal de la personne
C’est un point fort de ce régime : il est adapté au profil hormonal de la personne, et selon leur niveau de libération, on ne maigrira pas de la même façon. C’est sur ce constat que le Docteur Nys, endocrinologue, nutritionniste et diabétologue, a basé le concept de son régime. Dans ce régime, il faut tout d’abord déceler le profil de la personne qui souhaite perdre du poids, et à partir de ce profil, on pourra établir le type de régime à suivre :Le profil « insuline » :
Il s’agit des personnes qui ont une préférence pour les sucreries. Pour ces profils, on limite autant que possible l’absorption du sucre au niveau intestinal. Le régime est basé ainsi sur des apports en fibres, avec, de préférence, des aliments comme les fruits (sauf les plus sucrés comme le raisin), les légumes (sauf les plus sucrés comme la carotte), les céréales complètes et les légumes secs. De même, le régime privilégie les aliments à index glycémique bas, ainsi que les protéines maigres (viandes blanches et poissons). On exclut les viandes grasses et les sucreries.Le profil « leptine » :
C’est pour les personnes qui s’interdisent les aliments gras pour perdre du poids. Le régime se base sur un équilibre alimentaire organisé et structuré, avec une importance sur les horaires réguliers des repas. Et ce profil se voit autoriser des légumes, des viandes, des poissons, des céréales, des fibres, etc… Néanmoins, on limite les aliments trop gras (viandes grasses, charcuteries, fromages notamment).Et le profil « stress » :
Ce sont les personnes qui mangent pour compenser un surplus de stress. Encore une fois, on se base sur un équilibre alimentaire, en mettant en avant les protéines maigres, les fruits et les légumes cuits. En revanche, on limite les poissons gras, les légumes crus, les boissons gazeuses et les plats préparés.https://le-quotidien-du-patient.fr/article/demain/recherche/etudes-et-experimentations/2018/04/05/vous-etes-en-situation-de-stress-votre-microbiote-intestinal-en-a-conscience/
Attention : ce type de profil est un « schéma » que propose le docteur Nys. Mais il existe d’autres types de régime basés sur nos hormones, avec d'autres types de schémas. Par exemple, le Docteur Thierry HertogheIl s’appuie sur d’autres types d’hormones pour identifier des profils et donc les régimes adaptés à ces profils. Le régime de Hubert Sacksik propose quant à lui 12 types de profils hormonaux, et donc 12 types de régimes.
Alors, que penser du régime hormonal ?
Ce régime est vraiment adapté à la personne et à son profil hormonal. Un régime innovant car jusqu’à présent, peu de régimes prenaient en compte ce type de paramètres. Et c’est là toute la nouveauté de ce régime alimentaire. Et quand on parle de régime, on fait plus référence à un rééquilibrage alimentaire, car le but de cette prise en charge n’est pas de s’affamer, mais manger de tout, en mettant en avant certains aliments et en limitant d’autres en fonction de son profil.De fait, on limite également les carences, les fatigues liées à la perte de poids, on limite les fringales car il n’y a que peu de sensation de faim entre les repas, et ainsi on limite le risque de reprise de poids post-régime. Et l’un des points forts de ce régime est que l’on peut perdre 2 à 8 kilos dès le premier mois.
Néanmoins, il est nécessaire d’identifier au préalable, avec un diététicien nutritionniste ou autre professionnel de la santé, le profil hormonal de la personne. Par ailleurs, ce régime demande un « effort ». Il est nécessaire de modifier ses habitudes alimentaires et de repenser une partie de son alimentation. Ce qui n’est pas toujours facile. Et c’est un point essentiel de ce régime : pour éviter l’effet « yo-yo » post régime, il est nécessaire de modifier ses habitudes, et ce pour la vie (comme de nombreux autres régimes en réalité) !
Sources
- La Nutrition, - Fourchette et Bikini, - E-santé.fr, - Medisite, - Marie Claire.On ne présente plus les prébiotiques, ces composés utilisés par certains micro-organismes de notre microbiote et qui œuvrent ainsi pour le bien de notre santé. Pour autant sait-on quelles sont les caractéristiques d’un prébiotique ? Qu’est-ce qui fait que l’inuline est un prébiotique mais que la vitamine C n’en est pas un ?
Mode d’action des prébiotiques
Les prébiotiques agissent de manière indirecte : en eux-mêmes, ils n’ont aucun effet sur notre organisme. Par contre, ils sont très utiles pour les micro-organismes présents dans nos intestins et en particulier nos bactéries intestinales. Grâce à eux, nos hôtes peuvent se développer, occuper l’espace, et synthétiser des composés qui seront utiles à notre organisme ou à d’autres bactéries. Ainsi, par leur simple présence ou par la sécrétion de ces métabolites, les prébiotiques œuvrent en faveur de notre santé. Car attention, pour être un prébiotique, il faut montrer patte blanche et être utile à des micro-organismes eux-mêmes bénéfiques pour notre santé ! Pas question de revendiquer le statut de prébiotique pour un composé qui favoriserait le développement d’un pathogène !Quand on parle des prébiotiques, on pense alimentation et microbiote intestinal. C’est vrai… mais pas que ! Les prébiotiques peuvent aussi être administrés autrement que par voie orale et ils peuvent être utiles à toute flore présente sur ou dans notre corps (microbiote de la peau, du vagin, de la bouche, …).
https://le-quotidien-du-patient.fr/article/2018/08/06/les-prebiotiques/
Comment sait-on qu’un composé est un prébiotique ?
Pour qu’un composé soit considéré comme étant un prébiotique, il faut pouvoir démontrer 2 points clés : 1/ il affecte, de manière sélective, certains micro-organismes ; 2/ il confère un bénéfice pour la santé qui peut s’observer au niveau du tube digestif, mais également sur la santé cardiovasculaire, mentale ou encore osseuse.Ainsi, en stimulant certains micro-organismes, les prébiotiques peuvent être à l’origine de la synthèse de composés impliqués dans le métabolisme des glucides, la régulation des lipides sanguins, la communication intestin-cerveau, etc.
Tout peut être un probiotique ?
Les prébiotiques les plus connus sont des composés glucidiques : inuline, fructo-oligosaccharides, galacto-oligosaccharides, lactulose. Ils sont étudiés de longue date, leurs effets sont connus et reconnus et leur utilisation assez courante. Dans la même catégorie, les oligosaccharides présents dans le lait maternel (HMO, pour Human Milk Oligosaccharides)) font l’objet de recherches intenses pour comprendre leur rôle dans le développement et la santé du nourrisson.Néanmoins, on en revient toujours à la définition : pour être un prébiotique, le composé doit montrer sa sélectivité vis-à-vis d’une catégorie de micro-organismes, et un effet bénéfique doit être associé à son utilisation.
Les probiotiques, que de la joie ?
La plupart des prébiotiques actuellement identifiés sont des fibres alimentaires fermentées par le microbiote intestinal. Or, selon les souches de bactéries qui entrent en jeu, cette fermentation peut former des gaz, eux-mêmes à l’origine de troubles digestifs tels que ballonnements, flatulences, etc. Et selon le degré de sensibilité des individus, ces troubles digestifs peuvent être plus ou moins gênants. De même, de nombreux facteurs intrinsèques aux individus peuvent influer sur l’action des prébiotiques : leur microbiote, leurs habitudes alimentaires, leur génétique... Difficile dans ce cas de faire consensus sur des propriétés prébiotiques.https://le-quotidien-du-patient.fr/article/demain/medecine/2018/05/24/gaz-ballonnements-stop/
Des prébiotiques nouveaux
Malgré un marché dominé par les composés glucidiques, l’évolution des connaissances ouvre la porte aux candidats : - Des composés tels que les polyphénols des plantes et certains acides gras (acides gras poly-insaturés, acide linoléique conjugué) répondent à la nouvelle définition des prébiotiques ; - Des molécules de plantes extraites d’une algue rouge, de la mélisse et d’une plante indienne ont récemment été testées par une équipe de l’Inserm. Celle-ci a mis en évidence des propriétés prébiotiques pour chacune d’entre elles.Les prébiotiques sont des alliés non négligeables de nos microbiotes et une supplémentation peut s’avérer utile dans certains cas spécifiques. N’oublions cependant pas l’essentiel : notre santé vient de notre alimentation, qui se doit d’être variée et diversifiée. Ce qui constitue la première règle pour assurer des apports suffisants… en prébiotiques !
Sources
- Communiqué de presse Inserm, "Nouveaux prébiotiques : des bénéfices sans les inconvénients ?" - Brochot A, Azalbert V, Landrier JF, Tourniaire F, Serino M., "A Two-Week Treatment with Plant Extracts Changes Gut Microbiota, Caecum Metabolome, and Markers of Lipid Metabolism in ob/ob Mice.", Mol Nutr Food Res., 2019 Sep;63(17), - Gibson GR, Hutkins R, Sanders ME, Prescott SL, Reimer RA, Salminen SJ, Scott K, Stanton C, Swanson KS, Cani PD, Verbeke K, Reid G., "Expert consensus document : The International Scientific Association for Probiotics and Prebiotics (ISAPP) consensus statement on the definition and scope of prebiotics.", Nat Rev Gastroenterol Hepatol., 2017 Aug;14(8):491-502.Page 10 sur 214