Blue Flower

Une mauvaise journée, une météo maussade, une période de fatigue et l’appel de la malbouffe est fort, très fort. Si nous avons tous conscience que le repas réconfort a tendance à nous faire grossir, ce serait encore pire en période de stress. Décryptage.

Malbouffe : encore pire pour les kilos en période de stress ?

L’équipe du Pr Herbert Herzog, de l’institut de recherche médicale Garvan, explique dans la revue Cell Metabolism l’origine de ce phénomène chez le rongeur ainsi que le circuit moléculaire responsable.

Pour rappel, la prise alimentaire est principalement liée à l’hypothalamus où de nombreux neurotransmetteurs vont affecter nos fringales. Les neurones à l’origine de l’expression desdits neurotransmetteurs reçoivent quant à eux des informations hormonales (leptine, insuline, ghréline) ou bien métaboliques via les neurones capteurs de glucose – régulés par les variations de la glycémie ou bien par les taux d’acides gras libres circulants.

https://le-quotidien-du-patient.fr/article/demain/recherche/etudes-et-experimentations/2018/04/05/vous-etes-en-situation-de-stress-votre-microbiote-intestinal-en-a-conscience/

Cerveau, amydgale et… émotions

Mais pour l’équipe du Pr Herbert Herzog, tout se passerait dans l’amygdale, cette petite mais très importante région du cerveau impliquée dans les stimuli menaçants et les émotions (dont l’anxiété fait partie). Au sein de l’amygdale donc, un neuromédiateur orexigène (capable de stimuler l’appétit) est sécrété suite à une situation de stress : le neuropeptide Y (NPY).

Or, la sécrétion de ce NPY a pour conséquence de dérégler l’insuline, hormone en charge de réguler le glucose dans le sang mais aussi de dégrader les sucres en graisses. L'équipe de recherche a également découvert que les neurones à NPY sont dotés de récepteurs à l’insuline et perdent leur sensibilité à l’insuline en situation de stress : les rongeurs stressés avaient des taux d’insuline près de 10 fois supérieurs à la normale. Conséquence ? Le rétrocontrôle usuellement géré par l’insuline ne peut fonctionner.

Une faim sans fin

Afin de vérifier leurs premières observations, l’équipe de recherche a, en quelque sorte, « arrêté » la production de NPY chez une partie des souris. Résultat ? Les souris avec un régime hypercalorique et soumises à une situation de stress ne prenaient pas davantage de poids que des souris au régime hypercalorique, mettant de fait en avant l’action dérégulatrice du NPY sur l’insuline.

Kenny Chi Kin Ip, le premier auteur de l’étude, révèle d’ailleurs : « quand la production de NPY était génétiquement éteinte dans l’amygdale, la prise de poids avec un régime hypercalorique sous stress était la même que dans un environnement calme. »

Le Pr Herbet Herzog, alerte sur les effets délétères de l’alliance malbouffe et stress : « c’est un cercle vicieux, où les taux élevés chroniques d’insuline en réponse au stress et à une alimentation hypercalorique conduisent à manger de plus en plus. »

https://le-quotidien-du-patient.fr/article/a-table/alimentation-sante/pas-de-regime/2019/05/06/comment-les-hormones-influencent-le-comportement-alimentaire/

Sources

- Cell Metabolism, - Collège des enseignants en nutrition, - Agence Science Presse, - Le Quotidien du Médecin, - Ouest France.

Si on vous parle de microbiote intestinal, tout de suite, on sait de quoi on parle : de micro-organismes qui vivent dans nos intestins. Un organe à part entière avec des fonctions connues et encore inconnues. Mais le microbiote urinaire ? L’urobiome ? Des micro-organismes dans notre vessie ?

Un microbiote identifié mais pas entièrement connu

Eh bien oui ! Nos urines ne sont pas stériles, et ce microbiote est différent du microbiote intestinal ou bien même du microbiote vaginal. Et cette découverte est relativement récente car elle date des années 2010. Si nous n’en sommes qu’au début de l’exploration de ce nouveau microbiote, voici les principales caractéristiques ce celui-ci. (Mais attention : les données restent préliminaires car la découverte est récente ! ) :

1- Localisation du microbiote urinaire

Le microbiote urinaire se localise au niveau de la vessie. Il en résulte donc que les urines produites par l’organisme sont chargées en micro-organismes.

Microbiote, de quoi parle-t-on exactement ?

https://le-quotidien-du-patient.fr/article/demain/medecine/2018/07/06/tout-savoir-sur-le-microbiote/

2- Quels types de micro-organismes ?

Le microbiote urinaire n’est pas encore totalement connu. Entre 1354 et 2070 groupes de micro-organismes ont été identifiés. Ce nombre reste hétérogène car d’un individu à l’autre, ce microbiote est différent. Et la grande différence est observée en fonction du sexe : le microbiote des femmes et des hommes sont divergents.

Le microbiote des femmes beaucoup plus étudié

Et celui de la femme a beaucoup plus été exploré que celui de l’homme. On constate donc que chez la femme, l’urobiome est proche du microbiote vaginal, avec une prédominance de bactéries proches de celles du microbiote vaginal. Ceci est normal car les tests réalisés sur les urines sont perturbés par les espèces présentes au niveau vulvo-vaginal.

D’autres tests analysant le microbiote au niveau de la vessie directement montrent que la biomasse urinaire (la quantité de micro-organismes) est largement inférieure à celle du microbiote vaginal ou même intestinal. Par exemple, le microbiote urinaire est composé d’environ 105 unités formants des colonies (UFC) par mL d’urine contre 1012 UFC par gramme de selles. Et l'anayse du microbiote urinaire nécessite des technologies relativement fines : la collecte d’échantillons au niveau de la vessie s’effectue en introduisant un très fin tube (cathéter) au-dessus de la symphyse pubienne jusque dans la vessie.

L’aspect qualitatif est également moindre que les microbiotes vaginal ou intestinal, avec seulement une dizaine d’espèces selon les individus. On observe une prédominance d’espèces du genre Lactobacillus, Gardnerella et Streptococcus (identiques donc au microbiote vaginal).

Ainsi le microbiote urinaire est proche du microbiote vaginal. A contrario, il ne ressemble en aucun cas au microbiote intestinal. Ces premiers éléments sont confirmés chez la femme. Restera encore à identifier l’urobiome masculin.

3- Une évolution de l’urobiome en fonction de l’âge

Les données indiquent le microbiote urinaire évolue en fonction de l’âge : la diversité de ce microbiote diminue avec l’âge. On observe en effet une diminution d’environ 75% chez la femme et environ 90% chez l’homme, quand on passe de jeunes adultes de 20 ans à des seniors de 70 ans.

https://le-quotidien-du-patient.fr/article/demain/medecine/2019/02/01/desequilibre-du-microbiote-vaginal/

Fonctions de ce microbiote urinaire et perspectives

1- Un rôle protecteur

Tout comme le microbiote vaginal, l’urobiome pourrait avoir un rôle protecteur en limitant l’invasion de bactéries néfastes et susceptibles d’induire des infections urinaires (comme les infections urinaires à E. Coli). Certaines bactéries joueraient par exemple un rôle de barrière au niveau de l’urètre, et empêchant ainsi l’invasion de pathogènes. De même, des espèces de bactéries prédominent chez des femmes souffrant d’urgence mictionnelle (caractérisée par le besoin urgent d'avoir à vider sa vessie), signe d’une hyperactivité de la vessie.

2- Microbiote et cancer

L’urobiome des patients souffrant d’un cancer de la vessie a une prédominance en Streptococcus ou même des bactéries du genre Fusobacterium, en comparaison avec des sujets sains. Mais ces premiers résultats exploratoires ne donnent pas d’indication sur le rôle que pourraient jouer ces bactéries dans le cancer de la vessie.

3- Une connaissance de ce microbiote pour mieux traiter les patients

La découverte de ce microbiote est une découverte importante dans le monde de la recherche. Car outre les connaissances et la découverte exceptionnelles qu’elles représentent, elles permettront une meilleure prise en charge de pathologies. Et les premiers travaux suggèrent que de nouvelles approches en matière de prévention ou de traitement seront envisageables pour : - Les troubles urinaires ; - Les infections urinaires ; - L’hyperactivité vésicale ; - Syndromes douloureux vésicaux.

https://le-quotidien-du-patient.fr/article/au-vert/culture/livres/2018/01/17/la-revolution-rose-ou-tout-sur-le-microbiote-vaginal/

Sources

- Association française d'Urologie, - Sciences et Avenir, - Biocodex Microbiota Institute, - Univadis, - Santé sur le net.

« Évitez de vous exposer au soleil au milieu de la journée (12h-16h) », « Recherchez l’ombre », « Sortez couvert (vêtements, chapeau, lunettes) », « Renouvelez votre application de crème solaire toutes les 2h (indice 30 minimum) ». Avec l’arrivée des beaux jours, ces recommandations vont revenir en boucle. Mais pourquoi tant de précautions ? Pour limiter les risques de cancer de la peau pardi !

La peau, plus qu’une barrière de protection

Notre peau est constituée de 3 couches de tissus : - L’épiderme, en surface. Les cellules basales situées dans la couche profonde de l’épiderme ont la capacité de se diviser et former de nouvelles cellules cutanées. Elles permettent ainsi le renouvellement permanent de notre peau. - Le derme, un tissu fondamental puisqu’il est le siège des vaisseaux sanguins, des poils, des glandes sudoripares et des terminaisons nerveuses. - L’hypoderme, un autre tissu de soutien essentiellement graisseux.

La peau est un formidable organe de protection puisqu’elle nous protège des infections et des rayons ultra-violets, mais ses missions ne s’arrêtent pas là. Elle nous permet aussi de percevoir les signaux du milieu extérieur (pression, chaleur, douleur, …) grâce aux nerfs cutanés, de réguler notre température corporelle et éliminer certains déchets grâce à la transpiration, de synthétiser la vitamine D, …

Le cancer de la peau, en augmentation depuis les années 80

Le nombre de cas de cancers de la peau a fortement augmenté depuis les années 80. En cause : le dépistage plus important d’une part mais aussi des changements dans nos habitudes de vie et d’exposition aux rayons UV, qu’ils soient solaires ou artificiels. Mais plusieurs types de cancer de la peau coexistent. On distingue ainsi classiquement : - Les carcinomes (ou non-mélanomes), ce sont les formes de cancer les plus courantes mais les moins agressives. On les subdivise en carcinomes basocellulaires et carcinomes spinocellulaires (ou épithéliaux ou épidermoïdes). - Les mélanomes : moins fréquents mais plus agressifs que les carcinomes.

Le tableau suivant permet de faire le point sur les différents types de cancer de la peau :

Quel que soit le type de cancer, la chirurgie est le traitement de première intention pour retirer la tumeur. Selon les cas, la radiothérapie, voire la chimiothérapie ou l’immunothérapie peuvent être utilisées en complément.

La prévention avant tout

Se protéger de l’exposition au soleil et plus généralement aux rayonnements UV est l’une des principales précautions à prendre pour se prémunir d’un risque de cancer. Cette précaution est d’autant plus importante à respecter chez les enfants et les personnes à risque, à savoir : - Les personnes à peau claire, à cheveux blonds ou roux ; - Les personnes qui ne bronzent pas ou peu ; - Les personnes ayant de nombreux grains de beauté (plus de 40) ;

Pour ces personnes comme pour toutes les autres, les recommandations précitées s’appliquent : - Eviter de s’exposer au soleil au milieu de la journée (12h-16h) ; - Rechercher l’ombre ; - Sortir couvert (vêtements, chapeau, lunettes) ; - Renouveler son application de crème solaire toutes les 2h (indice 30 minimum).

Il faut également être vigilant à tout changement observé au niveau de la peau et notamment des grains de beauté : une nouvelle tache qui apparaît, une tache qui grandit, dont les contours ou la pigmentation n’est pas/plus régulière et uniforme...

Semaine de prévention et de dépistage des cancers de la peau

Si vous avez des questions, n’hésitez pas à en parler à votre médecin. Et en cas de doute, consultez un dermatologue. Ça tombe bien, dans le cadre de la semaine de prévention et de dépistage des cancers de la peau, du 20 au 24 mai 2019, des consultations de dépistage gratuites sont organisées ! Pour vous inscrire, cliquer ici.

La rédaction vous conseille :

https://le-quotidien-du-patient.fr/article/au-vert/bien-etre/mode-beaute-sante/2017/12/19/spfaddict-bien-habille-et-protege-contre-les-uv/

Sources

- Institut National du Cancer, "le cancer de la peau", - Institut National du Cancer, "prévention des cancers de la peau", - Institut National du Cancer, "épidémiologie des cancers cutanés", - Fondation contre le Cancer, "trois types de cancer de la peau", - Fondation contre le Cancer, "cancer de la peau - non mélanome", - Fondation contre le Cancer, "cancer de la peau - mélanome".

Because Gus, le média de référence des sans gluten, vient de lever les résultats du premier baromètre sur les sans gluten. Des résultats qui vont bien souvent à l'encontre des idées reçues. Explications.

Premier baromètre sur les sans gluten, les résultats en 4 points

L'équipe de Because Gus a d'abord interrogé 1 000 personnes représentatives de la population française afin de savoir notamment qui sont les sans gluten mais aussi d'avoir une idée précise de leur nombre. Puis, 1 500 sans gluten, aux profils variés  - et représentatifs de la population française - ont répondu à l'enquête. LQDP vous en dévoile les résultats.

1- Qui sont les sans gluten ?

Le sans gluten concernerait 1 Français sur 4, ce qui est bien plus conséquent qu'estime la pensée commune, avec 8% de mangeurs sans gluten et 16% ayant un proche n'en consommant pas. Et ce sont majoritairement des femmes à 63% contre 37% d'hommes.

Autre idée reçue sur le sans gluten ? Un régime alimentaire réservé aux bobos parisiens ! Le baromètre de Because Gus vient tordre le cou aux idées reçues car 88% des sans gluten ne vivent pas à Paris et 38% dans une commune de moins de 100 000 habitants.

Si le gluten free a parfois la réputation de n'être qu'une mode, c'est le cas pour seulement 6% des sondés. 94 % suivent ce régime par contrainte : sensibilité au gluten non-cœliaque (45%), maladie cœliaque (13%) ou autre pathologie (19%) comme le diabète, la maladie de Crohn, l'endométriose, ou encore le syndrome de l'intestin irritable.

Toujours d'après le baromètre de Because Gus, 93% des cœliaques, 56% des sensibles et 54% de ceux souffrant d'une autre pathologie mangent "toujours 100% sans gluten ».

©blindSALIDA pour Because Gus

2- Est-ce qu'on achète sans gluten parce que c'est plus sain ?

Les produits estampillés gluten free ont mauvaise réputation, confirmée par les résultats : 75% des personnes qui consomment sans gluten ne pensent pas que leurs produits soient plus sains que leurs équivalents avec gluten. Pourtant, 98% d'entre eux achètent des produits sans gluten parce qu'ils n'ont pas le choix, au détriment de leur porte-monnaie et de la qualité des aliments.

Les produits sans gluten plébiscités ? Nulle surprise ici : les pâtes l'emportent devant les pains. Les farines viennent compléter le podium.

©blindSALIDA pour Because Gus

3- Comment devient-on sans gluten ?

Une moins bonne nouvelle... Seuls 38% des sans gluten le découvrent chez un professionnel de santé et 11% chez leur médecin généraliste, soit à peine plus que sur la toile (10%). Nous apprenons en outre que si 37% arrêtent le gluten sans aucun test, seulement 16% des personnes ayant adopté un régime sans gluten ont été testés pour la maladie cœliaque. Or, ce test est fondamental afin d'adapter le suivi à ceux en ayant besoin et pour éventuellement se faire rembourser les produits sans gluten.

Manque d'informations, pas de prise au sérieux, errance diagnostique... les sans gluten ont une certaine méfiance à l'égard de leur médecin puisque 42% d'entre eux font davantage confiance aux marques qu'à leur médecin, un phénomène encore plus fréquent chez les plus de 45 ans. Mais les médecins ne se portent pas si mal si on les compare à l'industrie alimentaire et l'agriculture : 86% des sondés sans gluten estiment que leurs problèmes sont liés à l'agriculture et à l'industrie alimentaire.

©blindSALIDA pour Because Gus

4- Comment mangent les sans gluten ?

Passer au sans gluten a permis à deux tiers des sondés sans gluten de cuisiner davantage et souvent pour toute la famille dans 72% des cas (pour éviter les traces de gluten, simplifier la cuisine et partager les repas ). Or, le domicile reste le lieu où il est possible de se régaler en toute sécurité, alors que les restaurants n'ont pas la cote auprès des sans gluten. En effet, ils sont 73% à ne pas y aller autant qu'ils le souhaiteraient. Ils évaluent d'ailleurs à seulement 3,5/10 le niveau de connaissances des restaurateurs sur le sans gluten.

Un dernier résultat évocateur : 98% des sondés sans gluten estiment que la France a du retard quant au sans gluten...

©blindSALIDA pour Because Gus

Pour avoir davantage de détails sur les résultats du premier baromètre sur les sans gluten, rendez-vous sur le site de Because Gus.

La rédaction vous conseille :

https://le-quotidien-du-patient.fr/article/a-table/alimentation-sante/regime-sans-gluten/2017/11/13/comment-se-faire-rembourser-les-produits-sans-gluten/

Une étude publiée récemment dans la prestigieuse revue Nature a étudié l'évolution de l'indice de masse corporelle (IMC) de près de 112 millions d'individus sur plus de trente années. Alors que dans la pensée commune les zones urbaines sont associées à malbouffe et surpoids, cette étude tend à démontrer le contraire. Décryptage.

La campagne, ça vous gagne ? Pas vraiment !

Les travaux menés par le professeur Majid Ezzati de l'Imperial College de Londres ont passé en revue plus de 2 000 études concernant 112 millions d'adultes de 200 pays sur 32 années. Et les résultats ont de quoi nous étonner. Si sur cette période, l'IMC a augmenté de 2 points pour les femmes et de 2,2 points pour les hommes - soit une augmentation de 5 à 6 kilos en moyenne -, "55% de cette hausse globale est due à l'augmentation observée dans les zones rurales" soulignent les auteurs de cette étude. Dans certains pays à faibles et moyens revenus, les zones les plus reculées comptent jusqu'à 80% de l'augmentation de l'IMC observée à l'échelle du pays.

Entre 1985 et 2017, l'IMC a augmenté de 2,1 points pour les hommes comme pour les femmes en zones rurales, une hausse bien supérieure à l'IMC en zones urbaines : +1,6 point pour les femmes et +1,3 point pour les hommes. Des chiffres qui mettent à mal "l'idée communément répandue selon laquelle l'augmentation mondiale de l'obésité est due au fait que de plus en plus de gens vivent dans des villes."

https://le-quotidien-du-patient.fr/article/demain/medecine/obesite/2018/10/16/surpoids-et-obesite-quelles-differences/

Obésité : une augmentation plus conséquente à la campagne qu'à la ville

L'équipe du professeur Ezzati relève des "changements frappants ». En effet, dans les pays les plus développés, l'IMC était déjà plus élevé en 1985 en zone rurale qu'en zone urbaine, mais pour près de 75% des pays étudiés l'IMC était alors moins élevé en zone rurale. Or, les temps changent et les habitudes évoluent puisque l'IMC a proportionnellement plus augmenté dans les zones rurales. L'obésité progresse donc plus vite à la campagne qu'à la ville, hormis en Afrique subsaharienne. Pour le professeur Ezzati, si les populations urbaines ont acquis les bases d'un équilibre alimentaire c'est qu'elles ont longtemps été la cible des politiques anti-obésité. Aujourd'hui, il est nécessaire de revoir lesdites politiques, afin d'inclure tous les territoires dont les zones rurales.

Mais pour quelle(s) raison(s) ?

Dans les années 80, une dichotomie assez nette apparaissait : en ville, on avait accès à de la nourriture prête à manger - avec l'avènement des aliments ultra-transformés - et on bougeait moins. La sédentarité, le manque d'exercice et la malbouffe ont contribué à l'augmentation de la prévalence de l'obésité en zones urbaines. A contrario, ainsi que le souligne l'équipe de recherche, "les zones rurales ont été perçues comme un autre type de désert nutritif, où les habitants consomment principalement des produits de leur ferme et de leur jardin et ont moins accès à une nourriture ultra-transformée."

Mais le paradigme a évolué : aujourd'hui, vivre en ville permet d'avoir accès à un meilleur équilibre alimentaire et à plus d'infrastructures dédiées à l'activité physique. Alors qu'en zones rurales, on assiste à une véritable urbanisation des comportements. En d'autres termes, l'agriculture est chaque jour davantage mécanisée, les transports de plus en plus motorisés, et les hypermarchés pullulent comme coquelicots au soleil. Résultat : l'accès à la nourriture industrielle, et donc à la malbouffe, s'est clairement développé puis banalisé dans les campagnes. L'équipe du professeur Ezzati met également en avant des niveaux de revenus et d'éducation nutritionnelle plus bas en zones rurales. Le professeur souligne en outre un nouveau problème : "avec la hausse de leur niveau de vie, ces populations rurales sont confrontées à un nouveau défi, qui n'est plus de se fournir suffisamment à manger, mais de se fournir une nourriture de bonne qualité." Ainsi, Les zones rurale semblent être passées d'une sous-nutrition à une malnutrition.

https://le-quotidien-du-patient.fr/article/reportage/2018/12/05/malbouffe-plaisir-honte/

Sources

- Nature, - Le Monde, - Slate, - Le Parisien.